La francophonie en Nouvelle-Angleterre
RVFFA - Rencontre en Nouvelle-Angleterre 2018
Usine de textiles en Nouvelle Angleterre
Slame-tes-accents - Mathieu-Lippé - Tournée-Nouvelle-Angleterre
Aperçu de la francophonie en Nouvelle-Angleterre
Les francophones des six États qui composent la Nouvelle-Angleterre (Connecticut, Maine, Massachusetts, New Hampshire, Rhode Island et Vermont) représentent l'une des concentrations géographiques les plus importantes des États-Unis. En 2010, 216 849 habitants de la Nouvelle-Angleterre ont déclaré utiliser le français à la maison, sans compter les 64 989 locuteurs de créole à base lexicale française.
Au début du 17e siècle, des explorateurs français, dont Samuel de Champlain, parcourent une partie du territoire de la Nouvelle-Angleterre actuelle, et la Nouvelle-France fonde des établissements dans l'actuel Maine et Vermont. Le nom de l'état du Vermont est d'ailleurs un dérivé de « Verd Mont », nom donné par Champlain à cette région. Jusqu'au traité de Paris, qui met fin à la guerre de Sept Ans en 1763 et concède la victoire aux Britanniques, les Français et les Britanniques se disputeront le nord de l'actuelle Nouvelle-Angleterre.
En 1755, lors du Grand Dérangement, environ 1700 Acadiens sont déportés en Nouvelle-Angleterre, 1043 au Massachusetts et 666 au Connecticut. Le gouvernement du Massachusetts leur interdit de quitter les villes où ils étaient assignés à résidence. Ceux qui étaient trouvés en dehors de ces villes étaient emprisonnés et, s'ils récidivaient, étaient fouettés sur la place publique. Après le traité de Paris, de nombreux Acadiens du Massachusetts se réfugièrent au Canada ou en Louisiane.
Mais c'est de 1840 à 1930 que la Nouvelle-Angleterre accueille le plus de francophones. Lors de cette période nommée « Grande Hémorragie », près d'un million de Canadiens français (soit la moitié de la population francophone du Canada de l’époque) migrent vers les états du Midwest et, surtout, vers la Nouvelle-Angleterre à la recherche d'une vie meilleure. Les migrants francophones forment ainsi une multitude de « petits Canada », des quartiers urbains à forte densité francophone ce qui leur permet de conserver une identité francophone.
En 2010, dans l'état du Maine, 25 % de la population a déclaré une identité ethnique canadienne-française, acadienne ou française. Le français demeure la langue parlée à la maison par un peu plus de 5 % de la population de l’État et les francophones sont encore majoritaires dans de nombreuses localités bordant les frontières néo-brunswickoise et québécoise. De 2011 à 2019, le gouverneur de l’État du Maine, Paul Lepage, est un fier Franco-Américain.
Pour les autres états de la Nouvelle-Angleterre, 23,2 % des habitants du New Hampshire ont déclaré une identité ethnique canadienne-française, acadienne ou française (10 % de la population du comté de Coös, au sud de l’Estrie, parle encore aujourd’hui français à la maison) et les proportions étaient de 23,9 % au Vermont, 11,6 % au Massachusetts, 17,2 % au Rhode Island et 9,6 % au Connecticut. Les francophones ont été majoritaires ou en très fortes proportions dans de nombreuses villes de Nouvelle-Angleterre jusqu’aux années 1980. Aujourd'hui, dans ces villes, on retrouve encore une forte proportion d'États-Uniens déclarant leur origine canadienne-française, acadienne ou française.
Aujourd’hui, une synergie francophone représentative de la diversité états-unienne est visible en Nouvelle-Angleterre, où elle est portée par les groupes et les individualités franco-américaines, acadiennes, haïtiennes et, plus récemment, africaines. Elle est récente et continue à se nourrir de l’apport de l’immigration européenne (belge, suisse, française, d’Europe centrale et de l’est).
La francophonie en Nouvelle-Angleterre est soutenue par ses propres associations et organismes professionnels, ainsi que par des groupes et réseaux francophiles qui l’ancrent dans son avenir économique, social et citoyen, contribuant à son rayonnement. Les francophones et francophiles de Nouvelle-Angleterre sont à la recherche d’une visibilité et d’une reconnaissance qui puissent les réinstaller durablement dans l’espace public. Les écoles d’immersion française sont de plus en plus populaires en Nouvelle-Angleterre, et une Franco-Route reliant les villes de Lewiston et Auburn (Maine), Biddeford (Maine), Manchester (New Hampshire) et Woonsocket (Rhode Island) se développe. Cette Franco-Route, développée dans le cadre du Réseau des villes francophones et francophiles d’Amérique, est un parcours touristique basée sur l’histoire et la culture francophone de la région. Elle témoigne d’une histoire de résilience et d’espérance, d’une francophonie de solidarité et de résistance.
La forte participation de Franco-Américains de la Nouvelle-Angleterre à l’ensemble des programmes du Centre témoigne de l’engagement de cette communauté envers la francophonie des Amériques. Que ce soit pour nos trois programmes phares, les concours Slame tes accents, Anime ta francophonie, le concours de twittérature des Amériques, les Rendez-vous littéraires, les bourses de mobilité et autres événements ponctuels, ils participent toujours avec un enthousiasme courageux.
Sources: Bureau du recensement des États-Unis, Jacques Leclerc (2019), Étienne Rivard (2016).
Quelques dates en lien avec l’histoire de la francophonie en Nouvelle-Angleterre
1609
Samuel de Champlain explore le Vermont et lui donne le nom de « Verd Mont »
1755
1700 Acadiens sont déportés en Nouvelle-Angleterre
1763
Le traité de Paris met fin à la dispute des territoires du nord de la Nouvelle-Angleterre entre la France et les Britanniques, concédant la victoire aux Britanniques
1840-1930
Près d’un million de Canadiens français immigrent en Nouvelle-Angleterre à la recherche d’une vie meilleure
2011
Environ 25 % des habitants du Maine, New Hampshire et Vermont déclarent avoir une identité francophone lors du recensement