La francophonie en Acadie
Drapeau acadien
Drapeau franco-terre-neuvien-et-labradorien
Aperçu de la francophonie en Acadie
La présence francophone en Acadie est l’une des plus anciennes en Amérique. Port-Royal, en Nouvelle-Écosse, est fondé en 1605, soit trois ans avant Québec. C’est le premier établissement français permanent en Amérique. Les conflits entre la France et l’Angleterre marqueront son histoire et, aux 19e et 20e siècles, les Acadiens commencent à s’exprimer et à s’affirmer en tant que peuple. Ils créent des institutions importantes liées à l’éducation et à la jeunesse et ils jettent les bases d’une « nouvelle » Acadie.
L’Acadie n’a pas de frontières définies, dans cette section, ce qui est appelé « Acadie » se définit par l'Acadie du Canada atlantique, formé par les provinces du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador, qui compte aujourd'hui plus de 300 000 Acadiens et Acadiennes fiers et forts de leurs origines.
C’est Jacques Cartier, lors de son premier voyage en 1534, qui est le premier Français à visiter officiellement l’Acadie, même si des pêcheurs de morue Bretons, Basques et même Vikings, avaient déjà fréquenté la région. En 1604, Pierre Dugua de Mons fonde, à l’île Sainte-Croix, un premier établissement. À la suite d’un hiver très rude, près de la moitié des hommes meurent victime du scorbut et Dugua de Mons déménage l’établissement à Port-Royal l’année suivante. Port-Royal devient ainsi le premier établissement français permanent en Amérique.
Les conflits entre la France et l’Angleterre font passer l’Acadie d’une main à l’autre à plusieurs reprises au cours du 17e siècle (1613, 1632, 1654, 1667, 1960 et 1697). Agriculteurs indépendants et autonomes, les Acadiens évitent généralement de prendre parti et demeurent neutres. Certains colons acadiens entretiennent même des relations commerciales avec les colons anglais, malgré l’opposition des autorités françaises.
En 1713, avec le traité d’Utrecht, alors que l’Acadie compte environ 2 500 habitants, le territoire passe définitivement aux mains des Anglais. Après la perte de « l’ancienne » Acadie, qui correspond à l’actuelle Nouvelle-Écosse péninsulaire, la France débute la colonisation de l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) et de l’île Royale (Île du Cap-Breton) et choisit Louisbourg comme nouvelle capitale. Les Acadiens ne s’empressent toutefois pas de quitter leurs terres fertiles et les Britanniques ne les encouragent pas à le faire afin de ne pas vider la colonie de ses agriculteurs. De 1713 à 1744, c’est dans la paix que « l’ancienne » Acadie poursuit son développement.
La colonisation de la Nouvelle-Écosse par les Anglais débute véritablement au cours de la décennie 1750-1760, alors 7 000 colons britanniques et 2 400 colons allemands s’y établissent.
En Amérique, les hostilités de la guerre de Sept Ans débutent en 1754 dans la vallée de l’Ohio. Lorsque les autorités britanniques apprennent que leurs troupes ont été mises en déroute au cours des premières batailles, ils craignent une attaque combinée venant de Louisbourg et du Canada à laquelle pourraient se rallier les Acadiens, qui refusent toujours de prêter un serment d'allégeance inconditionnel à la Grande-Bretagne.
De 1755 à 1763 arrive alors le Grand Dérangement, environ 10 000 Acadiens sont déportés. Ils sont envoyés à différents endroits autour de l'Atlantique. Beaucoup se retrouvent dans des colonies anglaises, d'autres en France ou dans les Antilles. Des milliers meurent de maladie ou de faim à cause des conditions sordides qui existent à bord des navires. Certains Acadiens résistent, dont Joseph Beausoleil Brossard, qui dirige nombreuses attaques contre les troupes britanniques. D’autres s’échappent dans les forêts où ils seront pourchassés durant cinq ans. Environ 1 500 d’entre eux s'enfuient en Nouvelle-France, certains au Cap-Breton et d’autres en amont de la rivière Petitcodiac.
Après la guerre de Sept Ans, l’Acadie s’anglicise encore davantage avec l’arrivée de colons de la Nouvelle-Angleterre qui occupent leurs anciennes terres. Des Acadiens, principalement ceux qui ont échappé à la déportation et qui ont fui vers d’autres régions, reviennent tranquillement vers leur région natale et s’installent dans l’est et le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, dans l’Île du Cap-Breton et dans la Baie Sainte-Marie.
Au début du 19e siècle, on compte 4 000 Acadiens en Nouvelle-Écosse, 700 à l’Île-du-Prince-Édouard et 3 800 au Nouveau-Brunswick. En 1867, lors de la Confédération canadienne, ils seront 87 000, puis 140 000 vers 1900.
Les Acadiens commencent à s'exprimer en tant que peuple dans les années 1830 et élisent leurs premiers députés aux assemblées législatives des trois provinces maritimes dans les années 1840 et dans les années 1850.
En 1881, les Acadiens fondent la Société nationale de l'Acadie, qui a pour but de promouvoir le fait français. L'Acadie se dote ainsi de symboles nationaux : un drapeau (le drapeau tricolore français auquel est ajoutée une étoile jaune sur la bande bleue), une fête nationale (célébrée le 15 août), une devise (L'union fait la force) et un hymne national (Ave Maris Stella).
On assiste également, au 20e siècle, à l'apparition d'institutions acadiennes importantes dans des domaines liés à la jeunesse, aux femmes et à l'éducation. La vitalité et l'originalité de leur culture les protègent contre l'assimilation et les aident à être reconnus dans les Maritimes. Des réseaux scolaires francophones desservent la quasi-totalité de la population acadienne. Au Nouveau-Brunswick, grâce aux réformes des politiques publiques entreprises par le gouvernement de Louis B. Robichaud dans les années 60, le bilinguisme officiel garantit désormais la dualité des services au ministère de l'Éducation. Au niveau postsecondaire, les francophones ont le choix entre l'Université Sainte-Anne en Nouvelle-Écosse, l'Université de Moncton au Nouveau-Brunswick et un réseau de collèges communautaires, en plus compter sur des services de formation à distance. Aujourd’hui, l’Acadie forme elle-même ses enseignants et ses élites.
L’Acadie dispose aussi de nombreux journaux et médias. Radio-Canada s’y installe. Des artistes acadiens de plus en plus nombreux expriment fièrement une identité gagnée de haute lutte. L’Acadie est aujourd’hui une société moderne et diverse, qui compte plus de 300 000 Acadiens fiers et forts de leurs origines. Au total 450 000 locuteurs de français résident dans les provinces maritimes.
Sur plan culturel, l’Université de Moncton offre des cours de folklore acadien depuis 1966 et en 1970, le Centre d’études acadiennes y est fondé. Le rapport entre l’Acadie et son folklore a engendré un important corpus (livres d’histoires, de légendes, de chansons, de recettes et de romans) qui occupe aujourd’hui une place de première importance au sein du patrimoine immatériel francophone des Amériques.
La culture acadienne, sa littérature, son théâtre et sa musique, est aujourd’hui caractérisée par une grande diversité, une grande vitalité et une forte identité. L’ensemble des régions acadiennes participent pleinement à la vie musicale d’aujourd’hui et font vibrer les mélomanes et festivaliers aux quatre coins de la francophonie.
En 2019, la ville de Moncton a accueilli le Rendez-vous 2019 du Réseau des villes francophones et francophiles d’Amérique qui se déroulait en même temps que le Congrès mondial acadien et la Fête nationale des Acadiennes et Acadiens. Les francophones venus de partout dans les Amériques et même d’ailleurs ont été témoins de la richesse et du dynamisme de la culture acadienne.
La forte participation d’Acadiens à l’ensemble des programmes du Centre témoigne de l’engagement de cette communauté envers la francophonie et les valeurs qu’elle représente. Que ce soit pour nos trois programmes phares, les concours Slame tes accents, Anime ta francophonie, le Concours de twittérature des Amériques, les Rendez-vous littéraires, les bourses de mobilités et autres événements ponctuels, les Acadiens sont toujours au Rendez-vous!
Sources: Encyclopédie canadienne, Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, Jacques Leclerc (2019), Étienne Rivard (2016), Société nationale de l'Acadie, Statistique Canada.
Quelques dates en lien avec l’histoire de la francophonie en Acadie
1534
Jacques Cartier explore la Baie des Chaleurs
1605
Premier établissement permanent français en Acadie
1713
Avec le traité d’Utrecht, l’Acadie passe définitivement aux mains des Anglais
1755-1763
Environ 10 000 Acadiens sont déportés lors du Grand Dérangement
1881
Les Acadiens fondent la Société nationale de l'Acadie
1969
Le Nouveau-Brunswick devient officiellement bilingue
L'Acadie ailleurs sur nos sites
Balado - On est 33 millions
Les artistes des Amériques portent leurs accents au théâtre, en spectacle, en chansons. Avec passion et sans gêne, ils créent dans un esprit de fierté et d’authenticité. Avec Anika Lirette, comédienne et animatrice résidant en Nouvelle-Écosse, Michel Bénac, chanteur du groupe franco-ontarien LGS, et Sam Craft, du groupe Sweet Crude de la Louisiane.
Pour vivre au quotidien en français, faut-il s’engager dans sa communauté ? Est-ce que l’implication est au profit de chacun, ou au bénéfice de tous ? Écoutez comment ça se passe en Colombie-Britannique avec Noah Rondeau, au Brésil avec Denise Damasco et au Nouveau-Brunswick avec Céleste Godin et découvrez leurs motivations à s’engager.
Témoigner de la francophonie dans sa communauté tout en s’ouvrant sur le monde, c’est le défi des médias francophones. Entre la promotion de la culture et les débats politiques, comment l’Acadie-Nouvelle (Francis Sonier), Radio Nord-Ouest (Gisèle Bouchard ) et Télé-Louisiane (Will McGrew) connectent-ils avec leurs publics ?
Antonine Maillet, Acadienne et gagnante du prix Goncourt, et Biz, écrivain et rappeur québécois, partagent leurs réflexions sur la langue française. Une conversation imagée et inspirante sur le présent et l'avenir du français.
Contes des Amériques
Salme tes accents 2019
École Sainte-Anne à Fredericton, Nouveau-Brunswick - Gagnants 2018 (12-14 ans) du concours Slame tes accents
Constellation francophone 2017
L’artiste Lisa LeBlanc, lors du spectacle Constellation francophone en 2017
Conférence
La francophonie au Nouveau-Brunswick, Herménégilde Chiasson, Sue Duguay et Brian Murphy
Conférence
Raconter l'histoire du territoire, Antonine Maillet
Conférence
Les accents acadiens, Antoine Landry
Conférence
Le développement territorial et culturel de l’Acadie, un pari collectif audacieux, René Cormier
Bande dessinée du concours Aventures dans les Amériques
Contexte requis de l’élève Harmoni Avery de la classe d’Erin Murphy du Clarenville High School
Portait d’auteur
Sélection thématique
Sélection honneur
- Herménégilde Chiasson, artiste multidisciplinaire de l’Acadie
- Gabriel Robichaud, lauréat du Prix Champlain 2019
Pour en savoir plus, consultez les sites des organismes porte-paroles provinciaux.
Île-du-Prince-Édouard
Société acadienne et francophone de l'Île-du-Prince-Édouard
www.safile.org
Nouveau-Brunswick
Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB)
www.sanb.ca
Nouvelle-Écosse
Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE)
www.acadieNE.ca
Terre-Neuve-et-Labrador
Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL)
www.francotnl.ca