La francophonie dans l'Ouest canadien
Drapeau franco-Albertain
Drapeau franco-colombien
Drapeau franco-manitobain
Drapeau fransaskois
Aperçu de la francophonie dans l'Ouest canadien
Formé de quatre provinces canadiennes, soit l’Alberta, la Colombie-Britannique, le Manitoba et la Saskatchewan), l’Ouest canadien compte plus de 642 000 locuteurs de français. On en répertorie, 316 735 en Colombie-Britannique, 268 605 en Alberta, 51 895 en Saskatchewan et 109 935 au Manitoba.
Des premiers commerçants de fourrure, jusqu’aux récentes vagues d’immigration, en passant par les Métis, la francophonie dans l’Ouest canadien est aujourd’hui diversifiée et bouillonnante. C’est d’ailleurs en Alberta qu’on assiste à la plus forte croissance de la population francophone au Canada entre 2011 et 2016.
Historique de la francophonie au Manitoba
Dès les années 1660, Pierre-Esprit Radisson explore le nord du Manitoba, mais c'est seulement dans les années 1730 que le sud du Manitoba sera colonisé de manière permanente, par Pierre de La Vérendrye, notamment. Motivés par la traite des fourrures, de nombreux Européens sont présents au Manitoba à cette époque. Certains de ces voyageurs cessent leurs activités et établissent des fermes près des rivières Rouge et Assiniboine. Beaucoup de ces nouveaux colons se marieront avec des femmes autochtones et leurs enfants constitueront le peuple Métis qui deviendra une force importante et durable dans l'histoire du Manitoba.
Fondée par les Métis, la colonie de la Rivière Rouge se consolide au début du 19e siècle, et avec sa capitale, Saint-Boniface, elle deviendra l’un des cœurs de la francophonie dans l’Ouest canadien. En 1869, les citoyens de la colonie bloquent l’accès des arpenteurs du Canada, déclenchant ainsi la rébellion de la rivière Rouge. Menés par Louis Riel, ils craignent les répercussions d’un rattachement au Canada. Riel et son gouvernement provisoire négocient l’entrée du Manitoba dans la Confédération canadienne. Grâce à ces négociations, le Canada concède des dispositions foncières pour les Métis ainsi que des mesures assurant l’égalité linguistique et confessionnelle entre protestants anglophones et catholiques francophones. La Loi sur le Manitoba reconnaît donc la dualité linguistique et culturelle de la nouvelle province, mais entre 1870 et 1885, les francophones métis et canadiens deviennent rapidement minoritaires.
Historique de la francophonie en Saskatchewan
Du côté de la Saskatchewan, les Français explorent ce territoire entre 1752 et 1755, où ils construisent le Fort de la Corne. Les engagés en poste y font la culture du blé, une activité qui fera la renommée de la province au 20e siècle. Les premiers représentants de l’Église catholique arrivent en 1818 et fondent des missions permanentes pour desservir la population métisse qui fréquente les lieux.
À la fin du 19e siècle, une migration vers les Prairies s’amorce; les francophones de souches diverses s’installent alors dans la nouvelle province de la Saskatchewan, où ils créent des communautés dans le sud (Bellegarde, Gravelbourg et Ponteix) et le long des rivières Saskatchewan Nord et Sud (Saint-Louis, Saint-Isidore-de-Bellevue et Duck Lake).
Historique de la francophonie en Alberta
En Alberta, le français se fait entendre depuis l’époque des voyageurs, c’est le français qui régnait sur le fort Edmonton en 1795. Marie-Anne Gaboury, première femme d'ascendance européenne à avoir exploré ce qui est aujourd'hui l’Ouest canadien et connue aussi comme la grand-mère de Louis Riel, y donna naissance à un enfant en 1808. La toponymie historique de la région témoigne de cette présence française. C’est en français que s’exprimaient les franco-métis qui mènent Alexander Mackenzie jusqu’à l’océan Arctique, puis à l’océan Pacifique.
Le français demeure à l’avant-scène tout au long de la période de la traite des fourrures en Alberta. Certains affirment même que cette époque est celle de l’âge d’or de la langue française dans l’Ouest canadien, parlée aussi par les bourgeois anglo-écossais qui font le commerce des fourrures. La période qui lui succéda, celle de la colonisation, fut celle de tous les bouleversements. Les immigrants déferlèrent, l’Alberta devint province en 1905 et s’anglicisa.
Historique de la francophonie en Colombie-Britannique
Premier Européen à franchir les Rocheuses, Alexander Mackenzie arrive au Pacifique en 1793, accompagné de voyageurs canadiens-français. Plus tard, plus de 20 Canadiens français entreprennent avec Simon Fraser la série de voyages qui mènera à la construction de nombreux forts en Colombie-Britannique pour le compte de la Compagnie du Nord-Ouest. En 1812, plus de 300 francophones y sont recensés.
À la fin du 19e siècle, la ruée vers l'or amène l'arrivée massive d'immigrants, les francophones se retrouvent alors minoritaires. En 1909, après la venue de familles québécoises recrutées par les propriétaires du Fraser Mills. Une communauté ouvrière francophone se construit aux abords de la rivière Fraser à l'est de Vancouver et fonde la communauté de Maillardville.
La francophonie contemporaine dans l’Ouest canadien
Si la francophonie est toujours bien présente et vivante dans l’Ouest canadien ce n’est pas le fruit du hasard. Même si son histoire et son patrimoine sont riches, c’est par la volonté et la détermination de la population qui se bat chaque jour pour préserver sa langue et sa culture.
Au cours du 20e siècle, on voit apparaître dans chacune des provinces de nombreux organismes et associations ayant pour objectifs la promotion et la préservation de la francophonie et qui favorise l’affirmation et l’épanouissement des communautés francophones de l’Ouest canadien.
En 1916, l’Association d’éducation des Canadiens français du Manitoba (AECFM) est créée et la Société franco-manitobaine voit le jour en 1968. En 1981, le gouvernement du Manitoba se dote du secrétariat des services en langue française. Pour l’éducation, la Division scolaire franco-manitobaine, est créée en 1994. Aujourd’hui 24 écoles élémentaires et secondaires y sont regroupées. En 2016, le gouvernement franco-manitobain adopte la Loi sur l’appui à l’épanouissement de la francophonie manitobaine.
Au cours des premières décennies du 20e siècle, la communauté francophone de la Saskatchewan voit son droit à l’éducation en français se limiter et elle se dote donc d’institutions pour lutter et survivre. À partir de 1982 débutent les luttes devant les tribunaux visant à faire respecter les droits linguistiques et constitutionnels, qui mènent à l’obtention de la gestion scolaire en 1993. Les Fransaskois obtiennent également la création d’une Direction des affaires francophones au gouvernement de la Saskatchewan en 1989 et une politique provinciale sur les services gouvernementaux en français en 2003.
En Alberta, le réseau d’écoles françaises s’est développé avec l’aide de l’Église. Protégé par les dispositions linguistiques lors de la création de la province en 1905, l’enseignement catholique public en français se maintiendra jusque dans les années 1930. La même période voit la création de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA). En 1993, les Franco-Albertains obtiennent la gestion de leurs écoles suite à une longue lutte judiciaire. En 1999, le gouvernement de l’Alberta crée le Secrétariat francophone et, en 2018, une première politique en matière de francophonie est adoptée.
La Fédération canadienne-française de Colombie-Britannique (FCFCB) est quant à elle créée en 1945 dans un contexte de lutte pour la survie du français. Les francophones de la Colombie-Britannique ont accès à un programme d'éducation en français depuis 1977 et, depuis 1999, le Conseil scolaire francophone a juridiction sur tout le territoire. Malgré tout, les parents francophones luttent pour l’équivalence réelle en éducation et une cause est présentement à l’étude devant la Cour suprême du Canada.
Aujourd’hui la francophonie de l’Ouest canadien est riche de sa diversité et l’immigration joue un rôle important dans la croissance des communautés francophones. De plus, de nombreux parents anglophones souhaitent faire le cadeau du français, l’une des deux langues officielles au pays, à leurs enfants et les programmes d’immersion française sont très prisés.
La forte participation de l’Ouest canadien à l’ensemble des programmes du Centre témoigne de l’engagement de cette communauté envers la préservation de sa francophonie. Que ce soit pour nos trois programmes phares, les concours Slame tes accents, Anime ta francophonie, le Concours de twittérature des Amériques, les Rendez-vous littéraires, les bourses de mobilités et autres événements ponctuels, ils sont toujours au Rendez-vous!
Sources: Encyclopédie canadienne, Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, Jacques Leclerc (2019), Étienne Rivard (2016), Statistique Canada.
Quelques dates en lien avec l’histoire de la francophonie dans l’Ouest canadien
1660
Pierre-Esprit Radisson explore le nord du Manitoba
1730
Pierre de La Vérendrye débute la colonisation du Manitoba
1752-1755
Le Fort de la Corne est construit en Saskatchewan
1793
Accompagné de Canadiens français, Alexander Mackenzie devient le premier européen à traverser les Rocheuses
1870
La Loi sur le Manitoba reconnaît donc la dualité linguistique et culturelle de la nouvelle province
1916
L’Association d’éducation des Canadiens français du Manitoba est créée
1926
L’Association canadienne-française de l’Alberta est créée
1993
Dans un jugement de la Cour suprême du Canada, les communautés francophones obtiennent la gestion de leurs écoles
Pour en savoir plus, consultez les sites des organismes porte-paroles provinciaux.
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