La francophonie au Québec
Drapeau québécois
Aperçu de la francophonie au Québec
Avec 7 620 000 locuteurs de français, c’est au Québec qu’on retrouve la plus grande concentration de francophones dans les Amériques. La présence francophone au Québec débute avec la Nouvelle-France en 1534 et l’histoire de la francophonie au Québec est marquée par les conflits entre la France et l’Angleterre. Si la Nouvelle-France prend fin en 1763 avec le Traité de Paris, la population française au Québec se développe, s’affirme et se dote d’outils qui lui permettent d’exercer un leadership au sein de la francophonie internationale, au Canada et dans les Amériques.
La Nouvelle-France débute le 24 juillet 1534, lorsque Jacques Cartier, explorateur français, plante à Gaspé une croix avec l’inscription « Vive le Roy de France ». Malgré l’importance de la découverte de ce nouveau territoire et des explorations qui y sont faites lors des trois voyages de Cartier, la colonisation de la Nouvelle-France ne débute qu’au début du 17e siècle puisque la France était aux prises avec des guerres de religions durant la seconde moitié du 16e siècle.
Samuel de Champlain, explorateur français, fonde la ville de Québec, au bord du fleuve Saint-Laurent en 1608. Champlain a de vraies ambitions de colonisation pour la Nouvelle-France, mais le succès sera mince. À sa mort en 1635, seuls 150 Français y habitent. Les conflits avec les Iroquois et la prise de possession de la Nouvelle-France par les frères Kirk entre 1629 et 1632 freine le développement de la colonie.
L'édit royal de 1663 fait de la Nouvelle-France une colonie royale. Précédemment, le développement de la colonie se faisait sous le monopole des compagnies de traite et le peuplement progressait très lentement en comparaison des colonies britanniques. Avec cet édit royal, la Nouvelle-France sera administrée comme une province française. Le roi nomme un gouverneur général qui le représente et est responsable de l'armée ainsi que des relations avec les Amérindiens et les colonies britanniques. Un intendant qui exerce le pouvoir en matière civile et judiciaire et gère les finances. Finalement, le Conseil souverain, composé du gouverneur, de l'intendant, de l'évêque et de conseillers, enregistre les édits royaux et sert de tribunal d'appel.
À partir de 1663, la Nouvelle-France connait une phase d'expansion et les émigrants arrivent plus nombreux. En 1665, Louis XIV envoie en Nouvelle-France le régiment Carignan-Salières composé d'environ 1 200 soldats. Puis durant la décennie de 1663 à 1673, le roi de France fit venir près de 900 « filles du roy » en Nouvelle-France afin de procurer des épouses aux colons, car en 1665, il y avait environ 45 femmes célibataires pour 719 hommes célibataires.
Avec le Traité d’Utrecht de 1713, la Nouvelle-France, voit son territoire rétrécir au profit des colonies anglaises. L’Acadie péninsulaire, Terre-Neuve et les territoires autour de la Baie d’Hudson reviennent aux Anglais.
Jusqu’à la guerre de la Conquête, alors que la Nouvelle-France passe aux Anglais, la colonie continue de se développer grâce au commerce des fourrures, l’agriculture et des projets de diversification des activités économiques comme celui des Forges Saint-Maurice, près de Trois-Rivières, qui produit du fer à partir de 1738. De 3 000 habitants en 1665, la population passe à 70 000 en 1760.
La victoire des Anglais sur les plaines d’Abraham en septembre 1759 donne lieu à un régime militaire temporaire en attendant la fin des négociations entre l’Angleterre et la France. C’est le Traité de Paris en 1763 qui scelle l’issue de la guerre de Sept Ans, la Nouvelle-France devient une possession britannique. C’est par la Proclamation Royale de 1763 que la colonie prend pour la première fois le nom de « province de Québec ».
En 1774, l’Acte de Québec vise à apaiser et fidéliser les Canadiens français, les Britanniques reconnaissant certaines réalités distinctes de la colonie. L’Acte de Québec accorde la liberté de culte, rétablit le droit civil français et permet aux catholiques francophones de participer à la conduite des affaires de la colonie à condition de prêter un serment d’allégeance au roi, sans mention de religion.
Promulguée en 1791, après l’indépendance des États-Unis, la Loi constitutionnelle de 1791 se veut un compromis pour les colons britanniques qui trouvaient l’Acte de Québec trop complaisant envers les francophones. La province de Québec est divisée en deux parties : le Haut-Canada, où s’installent la plupart des Loyalistes des États-Unis, qui adopte la common law anglaise, et le Bas-Canada, où vivent la vaste majorité des Canadiens français, qui conserve l’ensemble des privilèges acquis en 1774. Les deux nouvelles colonies bénéficient d’une certaine forme de représentation politique avec la création d’assemblées législatives élues distinctes.
Les rébellions dans les Haut et Bas Canada en 1837 et 1838, afin d’obtenir un gouvernement responsable, mènent à la création de la Province du Canada avec l’Acte d’Union de 1840. Cet acte entraîne la création du Canada-Ouest (anciennement le Haut-Canada) et du Canada-Est (anciennement le Bas-Canada). À cette époque la population du Canada-Est est d’environ 670 000 habitants. Parmi eux 510 000 (76 % de la population) sont des Canadiens français, dont la famille occupe la région depuis plus de 200 ans.
Le Canada-Est et le Canada-Ouest sont gouvernés conjointement jusqu’à la Confédération canadienne en 1867, qui fait du Québec la seule province majoritairement francophone.
Sur le plan démographique, on estime qu'entre 1840 et 1930, près d'un million de Canadiens français quittent pour tenter l'aventure américaine. Cet épisode sera nommé la « Grande Hémorragie ». Mais, pendant les trois premières décennies du 20e siècle, le Québec connaît une forte croissance économique et sa population passe de 1,5 à 2,9 millions de personnes grâce à l’industrialisation et à l’urbanisation.
Dans les années 1960, le Québec est frappé par « la Révolution tranquille » une période de changements rapides pour le Québec. La société québécoise, fortement urbanisée et ouverte sur le monde, était en rupture avec le gouvernement aux idées conservatrices en place et a élu le gouvernement de Jean Lesage. Le rôle accru de l'État dans la vie économique, sociale et culturelle de la province aura plusieurs conséquences. Entre autres, la population francophone du Québec devient de plus en plus prospère et sensible à des questions d'identité nationale et collective. Les francophones peuvent maintenant travailler entièrement en français. La francisation a aussi lieu dans les domaines de l'éducation de même qu'au sein du gouvernement et de l'administration.
Le Québec s’affirme, il fonde des représentations du Québec à Paris, à Londres et à New York et exprime son intention de signer des accords culturels et éducatifs avec la France. C'est en 1965, lors d'un discours de Paul Gérin-Lajoie, ministre de l'Éducation, qu'est affirmé pour la première fois, devant des représentants étrangers, la volonté du Québec de développer ses activités internationales sans le consentement ou la supervision du gouvernement fédéral. La doctrine mise de l'avant se résume en une seule expression « le prolongement international des compétences internes du Québec ».
Les gouvernements subséquents, même s'ils sont formés par d'autres partis politiques, poursuivent cette doctrine. C’est ainsi qu’en 1984, le ministère des Affaires intergouvernementales se transforme en ministère des Relations internationales. La responsabilité des affaires fédérales-provinciales sera désormais sous la responsabilité du Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes (qui deviendra le Secrétariat du Québec aux relations canadiennes).
C'est dans se contexte de prolongement de ses compétences internes à l'international que le Québec affirme son engagement au sein de la Francophonie sur trois axes. D'abord, depuis la création de l'Organisation internationale de la Francophonie, le 20 mars 1970, le gouvernement du Québec participe activement à toutes ses instances. Il prend part au Sommet de la Francophonie, à la Conférence ministérielle de la Francophonie, au Conseil permanent de la Francophonie, à leurs commissions et autres groupes de travail. Ensuite, par le Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes (aujourd'hui le Secrétariat du Québec aux relations canadiennes), le Québec soutient la francophonie canadienne. Finalement, avec le Centre de la francophonie des Amériques, le Québec a mis sur pied en 2008 un organisme visant à promouvoir, valoriser et mettre en mouvement le fait francophone dans les Amériques.
Seul état dont le français est la seule langue officielle en Amérique du Nord, le Québec travaille également à la protection de cette langue. Fondé d’abord en 1961, l'Office québécois de la langue française est depuis 1977 chargé d'assurer le respect de la Charte de la langue française et de surveiller l'évolution de la situation linguistique au Québec. Cette charte, également appelé Loi 101, a aussi pour objectif d’inciter les immigrants non francophones à s’intégrer à la communauté francophone, plutôt qu’à la communauté anglophone. Tranquillement, les effets de cette loi se font sentir. Pour la première fois, en 2011, il y a proportionnellement plus de membres de minorités linguistiques (ni francophones, ni anglophones) qui communiquent en français au foyer qu'il y a de membres de ces minorités qui communiquent en anglais.
Les Québécois participent à l’ensemble des programmes du Centre, ce qui témoigne de l’engagement de cette communauté envers la francophonie et les valeurs qu’elle représente. C'est également avec un bel enthousiasme que les participants québécois découvrent les autres réalités des communautés francophones des Amériques qui, contrairement à eux, ne sont pas en milieu majoritaire.
Sources: Encyclopédie canadienne, Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, Jacques Leclerc (2019), Étienne Rivard (2016), Statistique Canada.
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