La francophonie en Haïti
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Aperçu de la francophonie en Haïti
Seul autre pays des Amériques, avec le Canada, où le français est l’une des langues officielles, la quasi totalité des 11 millions d'Haïtiens est créolophone et on compte parmi eux environ 4,5 millions de locuteurs de français et 2,6 millions d’apprenants.
Dès la fin du 16e siècle, des boucaniers et flibustiers français s’installent sur l’île de la Tortue, au nord d’Haïti, mais c’est vers 1625 que les Français commencent à occuper une partie du territoire de l’actuel Haïti, colonie espagnole alors nommée Hispaniola. Par la suite, la France investit massivement pour développer des plantations, importer des esclaves et Le Cap, première capitale de cette colonie française, est fondé en 1670. Avec le traité de Ryswick, signé en 1697, l’Espagne reconnait à la France la possession de la partie ouest de l’île qui sera alors nommée Saint-Domingue.
Dans les années 1790, la propagation des idéaux de la Révolution française se traduit, à Saint-Domingue, par la Révolte des esclaves. Les populations noires, menées par Toussaint Louverture, réclament alors un statut et des droits analogues à ceux des Blancs et s’opposent ainsi au joug métropolitain. Pour calmer la révolte et éviter de perdre sa colonie, la Convention nationale (le gouvernement français révolutionnaire) va proclamer l’abolition de l’esclavage en 1794. La prise du pouvoir par Napoléon Bonaparte viendra toutefois bouleverser la donne, puisque le général se positionne en faveur de la restauration de l’esclavagisme et de la reconquête d’Haïti et qu’fait emprisonner Toussaint Louverture. Les positions esclavagistes napoléoniennes mèneront vers la guerre d’Indépendance qui se solde par la défaite française à l’issue de la bataille de Vertières. En 1804, l’indépendance est déclarée et le nom de République d’Haïti est adopté en référence à Ayiti, le nom que les Amérindiens taïnos ont donné à cette partie des Antilles.
Si le français est déclaré langue officielle en 1918, Haïti est un pays officiellement bilingue depuis la Constitution de 1987. Le français est généralement pratiqué par l’élite scolarisée et le créole par l’ensemble de la population. Faute de statistiques fiables, il est possible d’affirmer que le nombre de locuteurs de français est d’un peu moins que la moitié de la population. Le français est la principale langue d’enseignement à tous les niveaux du système éducatif haïtien.
Haïti est membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) depuis sa création. Il est aussi membre de l’Assemblée parlementaire francophone et a été membre fondateur de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), créée en 1970, qui deviendra l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). De plus, depuis 1987, la direction régionale Caraïbe de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) est implantée à Port-au-Prince. L’Institut français d’Haïti (IFH) a été fondé en 1945 et le réseau des Alliances françaises, dont la plus ancienne antenne a été fondée en 1920 à Jacmel, participe également à la promotion de la langue française, de la diversité culturelle et des cultures francophones.
Le pays commence à célébrer la Journée internationale de la Francophonie en 1993, à l’initiative de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti. De la journée du 20 mars, on est passé, en 1996, à une célébration s’étalant sur une quinzaine de jours. Depuis près d’une dizaine d’années, la Journée internationale de la Francophonie se fête sur un mois avec la participation conjointe de l’AUF, d’universités haïtiennes dont l’Université d’État d’Haïti, des ministères haïtiens de la Culture et des Affaires étrangères, etc. Dans les villes, les jeunes élèves et étudiants s’organisent généralement en des associations qu’ils appellent des « clubs littéraires » dont le but principal est de se rencontrer une à deux fois par semaine pour pratiquer la langue entre eux. Ils organisent souvent des conférences-débats avec des conférenciers francophones invités parmi les plus en vue en Haïti.
Depuis les dernières décennies, les stratégies de développement en Haïti placent l’éducation au premier plan. Étant donné la proximité culturelle et historique avec la France et la francophonie, la scolarisation se fait en français et les institutions du pays fonctionnent en créole et en français. Le français est perçu comme un vecteur d’ouverture sur le monde. La proximité linguistique du créole haïtien avec cette langue contribue aussi à renforcer la vitalité du français dans la Perle des Antilles. L’importance des relations bilatérales entre Haïti et le Canada, de même que l’importance de la diaspora haïtienne au Canada et en particulier, à Montréal, contribuent également au renforcement de la culture francophone.
La forte participation d’Haïtiens à l’ensemble des programmes du Centre témoigne de l’engagement de cette communauté envers la francophonie et les valeurs qu’elle représente. Que ce soit pour nos trois programmes phares, les concours Slame tes accents, Anime ta francophonie, le Concours de twittérature des Amériques, les Rendez-vous littéraires, les bourses de mobilités et autres événements ponctuels, les Haïtiens sont toujours au Rendez-vous!
Sources: Jacques Leclerc (2019), Joubert Satyre (2009), Étienne Rivard (2016), Marie Verdier (2019).
Quelques dates en lien avec l’histoire de la francophonie en Haïti
1670
Les Français fondent Le Cap-Français (aujourd’hui Cap-Haïtien), première capitale de la colonie de Saint-Domingue
1697
Avec le traité de Ryswick, l’Espagne reconnait la possession de Saint-Domingue, la future Haïti, à la France
1804
Haïti proclame son indépendance
1918
Le français devient la langue officielle du pays, alors qu’auparavant elle l’était officieusement
1964
Le français devient la langue officielle du pays, alors qu’auparavant elle l’était officieusement
1987
Le créole rejoint le français comme langue officielle d’Haïti