Formation journalistes de la relève
À propos d'Hélène Bigras-Dutrisac de l'Ontario
Présentée par Gabrielle Beaupré
Le monde franco-anglo d'Hélène Bigras-Dutrisac
Le programme de formation journalistique de la relève est pour Hélène Bigras-Dutrisac, une façon de forger ses armes du journalisme en milieu francophone. Finissante à la maîtrise des médias en journalisme et en communication à l’Université Western à London, en Ontario, et n’ayant pas étudié en français depuis près de 20 ans, elle dit que suivre cette formation est spécial pour elle.
Originaire de Montréal, Hélène a déménagé à Toronto à l’âge de deux ans. Depuis, elle vit sa francophonie dans un milieu minoritaire. Son école primaire se déroule en français, mais pour son secondaire, Hélène décide de s’inscrire dans une école anglophone spécialisée en art. Elle explique que les francophones ont beaucoup moins de choix d’établissements scolaires dans les provinces où ils sont en situation minoritaire.
Cependant, le français a toujours eu une place importante dans sa famille. Ayant des parents originaires du Québec, elle a passé plusieurs vacances dans leur province natale. Elle se souvient également : « À la maison, on regardait la télévision en français et on écoutait toujours la radio en français ».
De plus, sa mère lui a inculqué de demander toujours des services en français s’ils sont disponibles. « Je fais toujours exprès de les demander parce que je veux que les gens sachent qu’on est présent et qu’on devrait avoir le droit et avoir l’accès à ces services ».
Insécurité linguistique
Étant parfaitement bilingue, Hélène n’a aucun accent lorsqu’elle parle dans les deux langues. « Ma vie de francophone est très séparée de ma vie d’anglophone ». Par exemple, elle s’exprime en français avec quelques amis et sa famille principalement. Avec son conjoint, la jeune femme échange en anglais.
Cependant, vivant dans une province majoritairement anglophone depuis son enfance, étudiant et travaillant en anglais, la future journaliste vit des insécurités linguistiques lorsqu’elle s’exprime en français. Elle évoque notamment sa peur de manquer de vocabulaire. « Les mots ne me viennent pas aussi vite en français qu’en anglais. Je parle plus lentement et des fois, je ne trouve pas les bons mots ».
Elle nuance que lorsqu’elle est dans l’obligation de parler français, elle se dégêne vite. « Je vais moins me sentir juger dans le contexte d’une conversation, mais écrire en français est un peu plus stressant puisque je suis moins habituée ».
Travailler en français
Dans le futur, Hélène a comme plan professionnel de travailler en français. « Je tiens vraiment beaucoup au monde francophone et à la communauté francophone ». Elle considère que ces insécurités linguistiques n’ont pas raison d’être. « Je veux me sentir à l’aise dans le milieu francophone ».
Ainsi, dès qu’elle a pris connaissance du programme de formation de journalistes de la relève en collaboration avec Radio-Canada, elle a vu une occasion d’apprendre en sécurité, le métier sur le terrain. De plus, pour la première fois, elle a l’occasion de réaliser un reportage écrit et audiovisuel dans sa langue maternelle.
Parallèlement, ayant habité dans un environnement anglophone toute sa vie ou presque, Hélène n’a côtoyé que des personnes francophones de son entourage. La formation est l’occasion parfaite pour créer des liens avec de nouvelles personnes de sa tranche d’âge ayant toutes en commun, la langue française. « Ce sont des gens reflétant la diversité qui ont des accents et des parcours différents ». Alors, elle se dit heureuse de rencontrer des francophones provenant de partout au Canada et de l’Amérique.