Formation journalistes de la relève
À propos de Stéphanie Rigaud d'Haïti
Présentée par Annie Desjardins
Textos avec Stéphanie Rigaud
Une notification WhatsApp apparaît à l’écran. C’est un message vocal, envoyé aux premières lueurs du jour, par Stéphanie Rigaud : il est 6 h15.
Avec la voix encore endormie, la jeune journaliste haïtienne raconte qu’elle se prépare à aller travailler à la Station de radio de Port-au-Prince, Vision 2000, où elle y est animatrice et assistante responsable de la programmation.
La professionnelle, qui n’a pas encore 30 ans, décrit son privilège de maîtriser la langue française, alors qu’il découle directement de celui à l’éducation. Le français ne s’enseigne qu’à l’école et peu la fréquentent.
C’est donc dire que l’analphabétisme est très répandu au sein de la population de son pays. Il y a 25 ans, 80 % de la population ne pouvait lire ou écrire. C’est plutôt le créole qui se fait entendre dans les rues de Port-au-Prince, Carrefour, Delmas jusqu’aux recoins les plus éloignés de ce territoire des Caraïbes.
Le français est la langue de l’élite dont fait partie Stéphanie. Celle qui a une formation en droit reconnaît sa chance de faire partie de cette minorité. À cet effet, dans ses fonctions de journaliste, elle fonce et excelle.
En plus de se démarquer dans le domaine des communications, Stéphanie enseigne la littérature et le français dans certaines écoles de la capitale. Son ambition et sa fougue lui ont permis d’occuper le poste de Conseillère Pédagogique au Grand Collège Emmanuel Kant. Par ailleurs, elle est « Toastmasters » et a été nommée par son district comme Directrice de secteur pour l’année 2021-2022.
Le cri des coqs interrompt la jeune dame dans son monologue WhatsApp. Nous sommes instantanément téléportés dans ce pays où le facteur humidex fait avancer au ralenti tout ce qui bouge.
« Je dois me rendre au boulot », relate-t-elle.
La conversation continue pendant quelques minutes, sur la route.
Stéphanie, teintée d’humour, ne rate pas une occasion de mettre en lumière la beauté et l’unicité de son pays. C’est d’ailleurs le mandat qu’elle se donne dans le travail qu’elle exerce : elle veut redorer l’image de cette région du monde qui est parfois mal comprise.
À la question « qu’est-ce qui te pousse à t'impliquer tant dans ta communauté », elle répond en deux temps. D’abord, elle veut donner l’exemple surtout aux femmes de son pays en leur montrant que tout est possible. Ensuite, elle veut créer un espace francophone vivant et accessible à tous. Ses implications l'aident à concrétiser ses aspirations.