La francophonie en Guadeloupe
PFJA 2018 - Laura Latchan
PFJA 2018 - Lisa Barbin
PFJA 2018 - Samy Gerard
Aperçu de la francophonie en Guadeloupe
Département et région d’outre-mer (DROM) français, la Guadeloupe est juridiquement liée à la France et le français est donc sa langue officielle. Même si plus de 95 % des Guadeloupéens ont le créole comme langue maternelle, près de 90 % de la population maitrise le français puisque l’éducation primaire et secondaire se fait uniquement dans cette langue.
C’est donc le système d’éducation qui est le vecteur de la francophonie en Guadeloupe. Environ 350 000 Guadeloupéens sont considérés comme locuteurs de français; les 45 000 autres étant strictement créolophones.
Loi oblige, les communications dans l’Administration publique se déroulent généralement en français, mais le créole est largement utilisé à l’oral. Le cadre juridique français prévoit toutefois certaines adaptations concernant les activités éducatives et culturelles relatives à la connaissance de langues et cultures régionales. Il est également spécifié, dans la Loi d'orientation pour l'outre-mer du 13 décembre 2000, que les langues régionales en usage dans les DROM font partie du patrimoine linguistique de la Nation. Elles bénéficient donc du renforcement des politiques en faveur des langues régionales afin d'en faciliter l'usage.
Malgré ces bonnes intentions de mise en valeur de l’héritage créolophone, la tendance monolinguistique historique de la France ne favorise pas la pratique du créole. Au sein des générations récentes, un certain recul du créole s’opère au profit du français. Par exemple, en Guadeloupe, 21,9 % des jeunes parents utilisent uniquement le français pour communiquer avec leurs voisins, comparativement à 12,7 % pour les anciennes générations. Pour la génération récente, unilingue créolophone durant l’enfance puis apprenant le français durant la scolarisation, le bilinguisme semble être une étape de transition vers un univers francophone. Si un rapprochement entre l’école et le créole s’opère, celui-ci ne se fait pas sans défi. Le créole est enseigné comme langue « étrangère », en compétition avec l’anglais ou l’espagnol. Face à ce choix, les parents ont tendance à pencher vers l’apprentissage de l’anglais; moins de 5 % des élèves suivent donc des cours de créole à l’école.
La pratique du créole a une forte valeur identitaire, mais est également perçue comme une ouverture pour les échanges avec la Caraïbe créolophone et en particulier, les îles voisines, qui demeurent liées par de nombreux facteurs historiques, démographiques, culturels, économiques et sociaux.
En matière d’enseignement supérieur, l’Université des Antilles, formé de deux pôles autonomes, l’un en Guadeloupe et l’autre en Martinique, est le seul établissement de l’archipel des Antilles qui est membre de l’Agence universitaire de la Francophonie.
La participation de Guadeloupéen aux activités du Centre, notamment pour les trois programmes phares, Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques, Université d’été sur la francophonie des Amériques et Parlement des jeunes francophones des Amériques, témoigne de l’engagement et de l’intérêt de cette communauté envers la francophonie des Amériques.
Sources: Baptiste Beck (2017), Stéphanie Condon (2004), Jacques Leclerc (2019), Joubert Satyre (2009), Étienne Rivard (2016).
Quelques dates en lien avec l’histoire de la francophonie en Guadeloupe
1635
Les Français organisent la colonisation de la Guadeloupe, délaissée par les Espagnols, en mandatant la Compagnie des îles des Amériques, qui livre une violente guerre aux populations autochtones
1649
Charles Houël rachète la Guadeloupe à la Compagnie des îles des Amériques
1674
La Guadeloupe devient une colonie française, propriété de Louis XIV
1759-1763
Durant la guerre de Sept Ans, la Guadeloupe est occupée par les Anglais, puis restituée à la France
1794
Le gouvernement révolutionnaire français abolit l’esclavage dans tous ses territoires
1802
Napoléon rétablit l’esclavagisme
1848
Abolition définitive de l’esclavagisme
1946
La Guadeloupe devient un département français d’outre-mer